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Réussir son insertion professionnelle d’ostéopathe : deux récent diplômés de l’ITO s’expriment

Les jeunes ostéopathes s’insèrent bien quand ils sont bien formés, et qu’ils anticipent cette insertion au cours de leur dernière année d’étude. En effet, pour une profession dont les soins ne sont pas remboursés par l’assurance maladie, et pour laquelle l’activité libérale reste prépondérante, le niveau moyen de rémunération à 18 et 30 mois est pourtant globalement comparable à celui des sages-femmes, par exemple.

Derrière cette moyenne se cache des disparités importantes, selon les choix des diplômés après leur diplôme (voyager, faire des remplacements, ou s’installer le plus rapidement possible ; en ville ou en territoire rural, seul ou en groupe, etc…). L’activité libérale est une création d’activité à laquelle il faut se préparer, et en ce qui concerne les ostéopathes, de nombreuses voies d’insertion sont encore à explorer. Nous donnons la parole à deux jeunes diplômés de l’ITO pour parler de leur expérience, à partir de 4 questions autour du thème de l’insertion professionnelle : l’une Sarah, a été diplômée en juillet 2020, en pleine année « covid » ; l’autre, Benjamin,  en juillet 2021.

Bien s’insérer, c’est se renseigner, se préparer, anticiper…

Peux-tu nous résumer de quelle façon s’est passée ton insertion professionnelle ?

Sarah (diplômée de l’ITO depuis 1 an et demi) :
J’ai démarré très rapidement par un remplacement dès le 15 juillet. Ce remplacement de 2 mois a débouché sur une collaboration sur le long terme (2 jours par semaine). 
J’ai aussi débuté des domiciles pour mon compte dès août via du bouche à oreille.

En parallèle, j’ai préparé l’ouverture de mon cabinet le 1er septembre. (Administratif, préparation du local, présentation du cabinet auprès de la mairie et autres institutions, signalement de mon ouverture auprès des professionnels de santé autour de moi).

 

Benjamin (diplômé de l’ITO depuis 7 mois)

J’ai eu la chance de pouvoir acheter un local dans lequel j’exerce aujourd’hui. Ce local est mitoyen d’une pharmacie, d’un cabinet infirmier, d’orthophoniste et proche de trois généralistes et d’un kiné. Durant tout l’été j’ai réalisé les travaux de restauration et par conséquent j’ai pu rencontrer le voisinage, les professionnels et surtout de futurs patients qui passaient régulièrement devant. Je n’hésitais pas à échanger quelques mots avec eux et à me faire connaitre petit à petit. Les gens semblaient sensibles au fait que je me donne les moyens de faire les travaux et de discuter avec eux. Je n’arrivais pas en terrain conquis avec un diplôme et un carnet de chèque. Le premier mois j’ai eu 40 patients entre l’apport de Doctolib, la parution d’une photo sur la page FB de la mairie  et le bouche à oreille. Le second mois 44 patients et le mois dernier 38. Mon prévisionnel était de 26 patients /mois pendant les trois premier mois, je suis donc content de ce démarrage, mais je reste prudent.

 

Avais-tu anticipé cette insertion pendant ta dernière année d’étude, et si oui, de quelle façon ?

Sarah : Oui dès février 2020 je savais déjà où j’allais avoir mon cabinet. Grâce à mon mémoire, j’ai eu une très belle occasion de m’installer dans le cabinet (expert-comptable) d’une entreprise avec qui j’ai travaillé. Ils avaient à disposition 3 box. Aujourd’hui je travaille avec une sexologue/psychologue et un magnétiseur dans cet endroit. J’ai aussi fait très rapidement une étude de marché après avoir eu cette proposition de local par cette entreprise.
Pour la collaboration/remplacement, je l’ai su 1 semaine avant la remise des diplômes. Elle est à 5 min de chez moi, pour démarrer c’était l’idéal !
 
Benjamin : Pour diverses raisons, je savais que je n’allais pas retourner dans ma région d’origine pour exercer mon activité, j’ai donc commencé dès la quatrième année à me projeter sur des secteurs géographiques.

J’ai pris en compte les paramètres économiques certes, mais aussi des paramètres personnels afin de ne pas avoir de regret une fois le cabinet en activité. J’ai utilisé tout simplement une carte de France et également d’autres pays où je pouvais me projeter. J’ai également utilisé une carte démographique présentant le ratio osteo/habitant. J’ai corrélé cette carte (pas toujours à jours) avec les sites des mairies des villes potentielles, les pages jaunes et DOCTOLIB. J’ai également étudié le marché immobilier afin d’être sûr de pouvoir louer/acheter.

 

Bien s’insérer, c’est avoir un bon relationnel, écouter les conseils, se présenter aux professionnels de santé et autour de soi, se rendre disponible …

De ton point de vue, qu’est-ce qui, dans ta formation, a été le plus utile pour ton insertion professionnelle ?

Sarah : L’entraide avec mes collègues de promotion a été très importante pour trouver le remplacement. On s’est donné tous nos objectifs/souhaits d’installation pour pouvoir être réactif sur les différentes demandes de remplacement. C’est comme ça qu’une collègue m’a informé qu’il y avait une occasion à 5 min de chez moi.
Au niveau personnel les conseils des professeurs ont été précieux tant en clinique qu’en cours (nous étions en plus en période de grande incertitude due au premier confinement ; l’avenir était très très flou).
 
Benjamin : L’intégralité du programme est nécessaire, il est difficile de hiérarchiser ce qui est le plus utile. Il ne s’agit pas d’appliquer que des techniques. La sémio, la physio, la neuro, la psycho, etc, tout a son importance pour comprendre le patient, pour échanger avec les professionnels et pour pouvoir proposer un traitement et délivrer un conseil adapté.
D’un point de vue plus pragmatique les cours de législation, ainsi que de comptabilité/gestion ont été d’une grande aide pour choisir le mode d’installation.
Les échanges entre les tuteurs et assistants en clinique m’ont permis de me faire une idée des futures difficultés qui m’attendaient et par conséquent d’être vigilant dans mes choix. Chaque expérience est différente mais en écoutant le maximum de conseils, cela permet d’être plus armé.

Enfin, les stages de cinquième année permettent de se retrouver confronté au milieu professionnel, de prendre conscience de l’importance d’un discours universel avec les autres acteurs de la santé. En résumé, les cinq années sont capitales pour pouvoir essayer de comprendre les patients, et réussir son insertion. Il ne faut rien laisser de côté.

Bien s’insérer, c’est être très bien formé, cours, clinique, stages, mémoire, tout compte

De ton point de vue, quels sont les critères importants pour réussir son insertion professionnelle, que ce soit avant ou après le diplôme ?

Sarah : Avant le diplôme : être confiant sur notre pratique et nos connaissances car les bases enseignées sont vraiment solides (j’ai fait plusieurs formations avec plusieurs personnes venant de plusieurs écoles et j’ai bien vu qu’on a une formation très complète). Être clair sur nos envies de travail et notre motivation à s’installer. Ne pas hésiter à demander de l’aide à un cabinet d’expertise comptable pour toutes les démarches administratives pour l’installation, ils sont formés pour ça.
 
Après le diplôme : se donner à fond sur l’insertion, rester très disponible à toute les occasions de recevoir un patient. Cela vous permettra de voir les horaires les plus demandées dans votre zone d’installation (pour moi c’est entre midi et deux) mais pour aussi de commencer à faire marcher le bouche à oreille. Les urgences sont de vraies chances pour se faire connaître.
Il faut absolument se présenter aux entreprises, aux mairies et autres institutions. Il faut se signaler auprès de tous les professionnels de santé.
N’hésitez pas à continuer à vous former et à rester curieux ! 
Benjamin : Je me suis installé dans un secteur où je ne connais personne. Je n’ai pas de réseau sur place, il fallait donc que je me fasse connaitre. Le plus important dans un premier temps est de se présenter aux élus locaux, maires, responsables communication, responsables d’associations, clubs de sport, crèches et bien entendu les différentes professions de santé. Il faut essayer de tirer profit de son expérience sur le sujet du mémoire, car il s’agit bien souvent d’un point de départ ou du moins d’une sensibilité pour notre travail futur. J’ai des projets qui se mettent en place avec une association qui traite du même sujet que mon mémoire. Au début de l’activité ce n’est pas le temps qui manque et par conséquent afin d’être serein dans mes traitements, je prends le temps avec mes patients. Le timing imposé par les contraintes de la clinique pédagogique est intéressant mais dans son cabinet on a l’avantage de pouvoir gérer son emploi du temps. Je me rends compte que je ne déborde pas sur les créneaux horaires et que je suis serein. Si besoin j’assure un suivi avec les patients. Cela me permet de me rassurer dans un premier temps et également de créer un lien de confiance avec les patients.